Devant

De fines fillées de soies

se dresse sur cette voie

d'où-- enfin, sa présence se mouvoit--

gouverne de ces lois, ce dieu

et règne dans celle-ci, les cieux

Les buissons frésillent

les croupes de blé se voûtent

le vent se défilent

les maux de l'horizon s'écoulent

dans ce seul et unique soupire, incorruptible

Se déploie, cette immaculé stratosphère doré

Pervasant, cette imperturbable légèreté innée

Ruisselant, cet interminable flot éveillé

Par cette entité indécrivable, indissécable: étheréel

Réverbérant en cet apparatus senti sous une lumière nouvelle

Quand est-ce que ce monde se renouvellera?,

Cette question n'est plus la tienne

Ce monde s'étend, ce monde n'appartient à personne

Ce monde est devant, suit l'inconcevable flot de l'espace-temps

Tel l'étang: astreint par rien, stagnant mais libre, une partie au sein de la vie

Le monde, d'un fouet, a été libéré de ses lies

Ses lies qui la tenaient en proie, tu témoignas, tu vis

Te saisissant ainsi de cette équivoque, indiscernable mépris

Mépris pour ce qui sévit dans ton chemin, dans ta vie

Mais, voilà, voilà où nous en sommes: ses lies sont inhérentes, soit, mais pas maitre!

Et ainsi l'esprit s'émancipe de lui-même

De son mépris, de sa haine

En n'opprimant rien, en laissant libre cour

À ce qui croise son chemin

À ce qui sévit devant.