Je

Strength of the ego.

 

JE

L’autre jour, je ne sais par quel moment de folie ou d’égarement ou d’ennui, j’ai réfléchi sur ce pronom personnel qui est  “JE” et  que je voudrais partager avec vous.

J’ai constaté que ce JE m’ai été légué des que j’ai eu la faculté de comprendre et que j’ai commencé à m’exprimer dans le langage des hommes. Mais même avant ce moment, mon JE probablement s’exprimais aussi dans des  constantes demandes d’attentions.  Je considère depuis ces temps reculés, que ce JE  a  toujours été et reste encore une arme formidable pour l’accompagnement de mes egos ou de mes sautes humeurs. Ce JE que je n’ai jamais demandé mais qui a été mon héritage, me suit ou je vais et il est présent a tout moment dans ma vie, des mon plus jeune âge, JE est  le centre, le focus de mon existence, rien n’existe en dehors de mon JE. Toute résistance externe ou interne a ce JE, deviens tout de suite mon ennemi, mon tortionnaire, mon bourreau.

Dans mon adolescence et dans ma jeunesse, JE a toujours été mon centre, ma raison d’être.  Toutes les actions personnelles et professionnelles étaient guides par ce JE qui a clamée sa part, son profit et sa satisfaction de qui en découlent. Son but était  de tout ramener vers lui. Les moments de détente et de loisirs voyaient également mon JE prendre le dessus pour assouvir ses désirs et ses passions. Les considérations pour les autres passaient au second plan car mon JE est un tyran, un ogre qui dévore tout sur son passage. Mes pensées et mes expressions prenaient toujours mon JE en considération car sans lui j’étais et ne suis rien. Ma vie spirituelle était gouverné et régi par ce JE.  Les moments de retraite, de compassion, de prières avaient au sous-bois, aux aguets, mon JE qui cherchait à s’intercaler pour tirer bénéfice de mes actes d’amour et de charité.  Son empreinte est telle que même dans mes souhaits pour une meilleure existence dans l’au-delà, il désire des maintenant à  occuper une place prépondérante, il cherche une satisfaction personnelle, un malin plaisir à  me doubler pour les bénédictions ou récompenses divines a venir.

Des fois je voudrais bien me débarrasser de ce JE encombrant mais comment couper ce cordon plus fort que le lien ombilical qui m’attachait a la vie. Je réalise que, tel un forçat, je suis dans l’obligation de vivre avec le JE maintenant et pour toujours. Mon rêve un jour de voir nos JE disparaitre n’est pas seulement utopique mais un désir qui ne pourra jamais être exaucée, miracle ou pas.

 Nous sommes tous prisonniers de nos JE respectifs et ils puisent leur pouvoirs dans nos forces et nos faiblesses. S’il n’existait plus, serait-ce le paradis, car les hommes n’existeraient plus ?  JE a une influence néfaste ou bénéfique dépendant des désirs et des vouloirs, des moments de sérénité et de bienveillance, des accès de rébellion et decolère. Ou bien le JE est en moi ou bien je suis dans mon JE. Donner conseils aux autres dépend aussi de mon JE car il ira puiser dans les événements de mon passé, dans ma mémoire pour les expériences d’antan, pour chercher une contribution qui flattera son ego. Mon lien avec mon JE est le suivant : sans mon JE, je n’existe pas, et sans moi, mon JE n’existera pas non plus. Comment faire pour maitriser ce JE pour qu’il me donne des moments de répit est devenu mon combat, mon obsession, ma raison de vivre.

Cader Dossa